Conservatoire d'espaces naturels de Corse

patrimoine naturel et culturel de la Corse

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La Nuit de la Chouette - 8 ème édition -

Sortie Nature - Le 14/03/2009 - Lieu : Ecole primaire d'Arena


En ce samedi ensoleillé, les curieux, néophytes ou coutumiers du monde mystérieux des rapaces nocturnes, avaient été conviés à se rendre à l’école primaire d’Arena Vescovato, où les Amis du Parc les conviaient pour la 8ème nuit de la chouette.

Dès 15 heures des animations furent offertes aux enfants sur le thème : « Ca mange quoi une chouette ? »
Des ateliers d’une trentaine de minutes furent organisés sur la thématique du régime alimentaire de la chouette effraie en Corse, ainsi que sur l’identification des restes alimentaires (19,pelotes de réjection). En effet, pour détecter la présence d’un rapace nocturne, rien de tel que les pelotes de rejection. Ces résidus, évacué par le bec, de tout ce que ces oiseaux ne peuvent pas digérer (19,os, poils), ont une grande valeur éducative, pour interpréter avec les élèves, le régime alimentaire de ces oiseaux de nuit.

Une projection/débat eu lieu ensuite à 17 h 30, orientée sur l’information et la reconnaissance des rapaces nocturnes en Corse, elle attira un nombreux public passionné par les superbes images de nos amis ailés, maîtres incontestés de l’espace de nos nuits.

Organisé conjointement par 45 parcs naturels et 43 associations apparentées à la L.P.O., ce n’est pas moins de cinq cents manifestations qui se répartissent sur le territoire, à l’occasion de la nuit de la chouette qui se déroule tous les deux ans.
Des conférences, des diaporamas, des projections de films, des lectures, des expositions, des animations dans les écoles, comme celle de Vescovato, nous permettent de découvrir les moeurs de ces rapaces protégés (19,comportement, distribution, régime alimentaire) et les dangers qui les menacent (19,destruction de leurs milieux de vie, intensification agricole, raréfaction de leurs sites de nidification, trafic routier...).

Ce genre de manifestation à pour vocation d’initier les participants à des gestes simples pour les sauvegarder (19,installation de nichoirs, plantation de haies et d’arbres, conduite plus lente la nuit…) et soutenir ainsi les actions mises en œuvre au quotidien, sur le terrain, par les associations comme la LPO, et les parcs naturels régionaux. Les Amis du Parc oeuvrent pour que de spectateurs de la vie nocturne, les personnes initiées deviennent alors acteurs de la protection de ces rapaces, si attachants et si fragiles.

Il faut savoir que neuf espèces de rapaces nocturnes nichent en France métropolitaine : l’effraie des clochers, la chevêche d’Athéna et le hibou moyen-duc sont présents sur la quasi-totalité du territoire où ils fréquentent les bocages et les milieux ouverts. La chouette hulotte, commune elle-aussi, niche dans les bois et forêts de plaine. Le petit-duc scops, plus méridional, est le seul rapace nocturne à passer l’hiver en Afrique avant de revenir, sur notre territoire, au mois d’avril. Le grand-duc d’Europe niche à la fin de l’hiver dans les falaises des régions accidentées. La chevêchette d’Europe et la chouette de Tengmalm sont deux espèces rares qui ne fréquentent que les forêts d’altitude. Le hibou des marais, plus commun en hivernage, niche encore occasionnellement dans les marais et les friches.

Grands consommateurs de petits rongeurs et d’insectes dont ils régulent les populations, les chouettes et les hiboux se situent au sommet de la pyramide alimentaire. Malheureusement, bien des menaces pèsent sur ces indispensables prédateurs :
• La transformation des prairies en cultures, la suppression des haies et des arbres isolés, l’assèchement des marais et l’utilisation de pesticides agricoles les privent de nourriture et de sites de nidification.
• L’abattage des arbres creux empêche les chouettes cavernicoles (19,chevêche, hulotte, petit-duc, etc.) de nicher ; et l’engrillagement des clochers ou de certains bâtiments en interdit l’accès à l’effraie.
• Le trafic routier tue chaque année des dizaines de milliers de chouettes et hiboux qui viennent chasser à proximité des routes et autoroutes.
• La présence encore importante localement de poteaux creux, utilisés pour les télécommunications, voire comme piquets de clôture, sont autant de pièges desquels les petits nocturnes ne peuvent réchapper.
• Le grand-duc d’Europe est souvent victime des électrocutions et des collisions avec les lignes électriques.

Arnaud Lebret, animateur de l’association insista sur les gestes « qui sauvent » pour assurer à ces très utiles volatiles une pérennité souhaitable :
• installer un nichoir là où les cavités de nidification font défaut (19,pour cela, contacter une association de protection des oiseaux où les Amis du Parc) ;
• ne pas déranger pas une chouette qui couve dans un arbre, un nichoir ou un bâtiment (19,généralement au printemps, de mars à mai selon les espèces) ;
• laisser quelques ouvertures dans sa maison ou ses dépendances pour permettre un accès aux chouettes qui voudraient venir y nicher...
• conserver et planter des haies et des arbres fruitiers ;
• planter et tailler des saules têtards ;
• préserver les vieux arbres creux...
• limiter l’utilisation de pesticides dans votre jardin ou votre verger ;
• consommer des produits locaux (19,pommes et poires, cidre, jus de pommes...) liés au maintien du verger traditionnel ;
• soutenir les associations qui protègent et agissent pour les chouettes ou les oiseaux en général.

Une sortie nocturne permit à l’assistance de concrétiser les codes de bonne conduite et les menaces auxquels sont confrontés les rapaces nocturnes.