Conservatoire d'espaces naturels de Corse

patrimoine naturel et culturel de la Corse

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Découverte d'un étang de la plaine orientale

Sortie Nature - Le 03/02/2007 - Lieu : Etang de Palo-Gradugine

En collaboration notamment avec le Parc Naturel Régional, l’Office de l’Environnement et le Conservatoire du Littoral, dans le cadre de la Journée mondiale des zones humides qui a lieu tous les ans début février pour fêter l’anniversaire de la signature de la Convention de Ramsar le 2 février 1971, (19,qui sert de cadre d'action nationale et de coopération internationale pour la conservation et l'utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources), les Amis du Parc avaient dépêché deux agents particulièrement au fait de ces préoccupations : Arnaud Lebret et Damien Levadoux, ainsi que sa directrice Geneviève Ettori.
Des panneaux d’information, présentant notamment le travail de l’Association sur le suivi des tortues cistudes qui peuplent l’étang, permit à l’assistance de se familiariser avec ce milieu si particulier où s’épousent éternellement la terre et l’eau.
Participaient également Marc Sinibaldi du Parc Naturel Régional et Annie Martinetti du Conservatoire du Littoral pour encadrer une bonne de trentaine d’amoureux de la nature qui s’étaient inscrits pour cette journée et rassemblés sur le parking jouxtant la partie nord de l’étang de Palo, dans la plaine orientale.
Il faut rappeler que la liste « Ramsar » comprend aujourd’hui 1.600 sites dans le Monde dont 25 en France et depuis le deux février la Corse en possède 2 : celui de l’étang de Biguglia et celui tout nouveau de la zone de Tre Padule, près de Suartone sur la commune de Bonifacio.
C’est le tout premier site à mares de France à recevoir ce label, il possède une superficie de 218 hectares et est classé en réserve naturelle depuis l’année 2000.

La journée 2007 était axée sur le thème des zones humides et des pêcheries, le lieu s’y prêtait particulièrement bien. En effet, cet étang contient une grande diversité d'habitats d'eau saumâtre, des marais périphériques, des roselières, des près salés à Salicornes, un cordon dunaire avec un magnifique peuplement de Genet de l'Etna. Il est exploité par un unique pêcheur qui capture les poisons grâce à des filets en forme d’entonnoir qui sont à poste fixe, sur des pieux plantés dans les faibles profondeurs de la lagune.
Palo occupe une superficie de 110 hectares et fait partie d’une bande côtière composée d’un chapelet de zones humides qui s’étend du Fiumorbu au Travo. Situé sur les communes de Serra di Fiumorbu et de Ventiseri, cet étang a une profondeur qui varie entre 0,5 et 1 mètre et son bassin versant fait 31 km2. Il est âgé de six mille ans environ et s'est formé par l'isolement d'une dépression côtière par un cordon sableux issu du charriage de matériaux détritiques, lors de la remontée de la mer pendant le réchauffement climatique post-glacière. Sa salinité varie avec l’ouverture du grau et les apports des affluents comme l’Abatesco.

Les différents intervenants présentèrent l’écosystème lagunaire et son fonctionnement. Grâce à divers moyens optiques, les participants purent procéder à l’observation des diverses espèces peuplant le milieu et notamment des oiseaux tels que :
- grèbe huppé
- grèbe castagneux
- grand cormoran
- héron cendré
- aigrette garzette
- grande aigrette
- canard siffleur
- busard des roseaux
- poule d'eau
- foulque macroule
- goéland leucophée
- pigeon ramier
- bergeronnette grise
- tarier pâtre
- merle noir
- bouscarle de Cetti
- corneille mantelée
- étourneau
- moineau cisalpin
- bruant zizi

Marc Sinibaldi nous annonça que, sur la partie de l’étang sise dans l’emprise du Parc, un projet en partenariat avec le Conservatoire du Littoral était sur le point d’aboutir. Il se concrétiserait dans un circuit pédagogique destiné avant tout aux scolaires et comprenant cinq à six ateliers thématiques.
A l’heure du crépuscule, quand le soleil rasant dessinait pour un court instant encore l’ombre éphémères des myriades de tiges des joncs sur la lagune, nous nous éloignâmes à regret de ce lieu ineffable de paix et de sérénité.

Nul doute qu’après cet après-midi passé dans l’enchantement de ce milieu remarquable où foisonne la vie, la Terre compte trente défenseurs de plus, soucieux de la préservation, conscients de la fragilité, sensibles à la beauté des zones humides.