Découvrez
également...
Voyage 2005 en Émilie-Romagne : 23 mai-28 mai 2005
Lundi 23 mai
- Bastia 13h30 : les Amis se retrouvent au port, tout heureux à la perspective du voyage 2005.
Notre guide et ami rassemble ses ouailles : le compte y est, embarquement immédiat!
Le temps est magnifique, la mer belle. Au passage, on longe, encore plus près que de coutume, la silhouette de Capraia ,familière aux cap-corsins.
- Livourne, 17h30 : le car nous attend; quelques heures d'autoroute, nous voilà arrivés à notre première étape, au très luxueux quatre étoiles " Golden Tulip Aemilia Hôtel" à Bologne.
Mardi 24 mai : Bologne
Nous avons commencé bien tôt la visite de la superbe ville, mais comme toujours, nous regretterons de ne pouvoir y séjourner plus longtemps.
L'histoire de Bologne remonte à plus de mille ans avant J-C, lourde d'événements tour à tour heureux et dramatiques; nous retenons qu'y fut fondée la plus ancienne université d'Europe et que les palais et les églises contiennent d'innombrables chef-d'oeuvre.
Nous visiterons notamment les Piazza Maggiore et Piazza Nettuno, avec la magnifique basilique San Petronio, le " Pavaglioni" avec l'Archiginnasio et le grandiose Théâtre anatomique, la Piazza Cavour, la via Garibaldil avec la splendide façade de l'église San Domenico, où nous pouvons admirer les oeuvres de Lippi, Guercino, Guido Reni, Carracci... Puis sur la Piazza dei sette chiese l'émouvante Basilica San Stefano.
Piazza della Mercanzia, nous passons sous les vertigineuses Torre, accusant une "pente" impressionnante : 2,50 m et 3,50 m (19,XII ème siècle); tout près, un coup d' oeil à la Casa Isolana, seul exemple de maison du XIII ème conservant des colonnes en bois sculpté et décoré , et encore à l' église Santa Maria dei Servi, renfermant ente autres trésors une Vierge de Cimabue (19, XIIIe siècle)
Il faut quitter ces merveilles, mais nous reviendrons! Dans une autre vie sans doute...
En route pour Ravenne. En chemin, petite escale pour visiter, dans la campagne, l'église de San Michele in Bosco et admirer des oeuvres de Guido Reni et des Carracci, des fresques de Vasari et Canuti.
Nous atteignons notre prochaine étape dans la soirée, à Milano Maritima sur la côte adriatique.
Nous sommes logés à " l'hôtel Sorriso et Carillon" tout près de la mer. La concentration incroyable d'hôtels et de résidences, le nombre de transats et de parasols installés à touche-touche sur la plage bien ratissée nous font penser que cela doit grouiller de monde, ici, en pleine saison! pour l'heure tout est calme, il fait beau, pas trop chaud, la vie est belle !
Mercredi 25 mai: Ravenne
Ravenne est marquée depuis l'antiquité d'événements historiques et géographiques. Ville fédérée à Rome, César y réunit ses troupes avant de franchir le célèbre Rubicon (19,50 avant J.C) déjà, les Romains avaient construit à proximité le fameux port militaire de Classe, qui, avec Misène, était le plus important de la Méditerranée orientale. Depuis, et jusqu'à nos jours- elle a subi de terribles bombardements en 39-45 - Ravenne a connu une longue suite de périodes tour à tour fastes et tragiques. En l'an 452, elle devient capitale de l'Empire romain d'Occident, et domine, après Rome, toutes les églises d'Italie. Persécutée par les Goths, elle passe ensuite aux mains des Byzantins avec Justinien, empereur d'Orient et redevient alors le plus important centre religieux d'Italie.
Puis, ce sera l'invasion des Lombards, le pouvoir du Pape appuyé par Charlemagne, celui des Archevêques soutenus par les empereurs de Saxe, les guerres fratricides des grandes familles qui s'en octroient le gouvernement.
On n'oublie pas à Ravenne les saccages perpétrés par les troupes françaises de la Sainte-Ligue au début du XVIe siècle, ni l'emprise de Napoléon 1er "se servant largement en tableaux et objets d'art."..
Cité impériale, Byzance de l'Occident", cette ville au passé fabuleux nous sera présentée par une jeune guide tout à fait compétente et passionnée. Par elle, nous saurons tout d'abord qu'ici on ne circule pas en voiture dans le centre urbain, mais à bicyclette, et qu'ainsi, les piétons sont rois. Attention quand même à tous ceux qui marchent le nez en l'air, contemplant les beautés architecturales : les vélos sont silencieux, gare aux collisions!
- Piazza del Popolo : coeur de Ravenne, on y admire les colonnes vénitiennes supportant les statues de San Vitale et Sant' Appollinario, patrons de la ville, le Palazzo Municipio, le Palazzo Veniziano, le Palazzo del Governo, le Palazzo del Orologgio.
- Basilique San Vitale : commencée en 527 sous la domination des Goths, consacrée en 548 sous le gouvernement byzantin, cette église colossale est un exemple extraordinaire d'architecture byzantine. Le visiteur est saisi par la splendeur des mosaïques du choeur et de l' abside (19,VI ème siècle) : richesse incroyable des couleurs, foisonnement des personnages, des paysages, des décors de fleurs, des animaux, des scènes de l' Ancien Testament et des Évangiles , tout nous subjugue, jusqu'à la représentation presque troublante dans le soucis de réalisme des personnalités de l' époque: l' Empereur Justinien, l'impératrice Théodora, Maximien l'évêque constructeur, le donateur ,Julien l' Argentier, Bélisaire le vainqueur des Goths...
- Sant' Apollinario il Nuovo : édifiée au début du VIe siècle par Théodoric, roi des Goths, elle est consacrée au culte catholique par l'évêque Agnello en 561 sous le vocable de San Martino in Cielo d'Oro : "Saint Martin en Ciel d'Or" . De l'or, il y en a partout dans les mosaïques de cette splendide église. On dit que le pape Grégoire le Grand les fit enfumer, car, par leur somptuosité scintillante, elles distrayaient les fidèles dans leurs prières.
Notre guide, intarissable, nous raconte l'histoire mouvementée de l'édifice, qui accueille au IX ème siècle les reliques de Saint Apollinaire, jusque-là conservées à la basilique de Classe, victime des barbares.
- Mausolée de Galla : Plus ancien que San Vitale (19,425-430), cette église surprend par le contraste entre la relative modestie de l'extérieur et le ravissement que l'on éprouve à contempler les mosaïques dans l'édifice.
Ici, tout est fraîcheur et paix profonde: ciel indigo constellé d'étoiles brillant autour d'une grande croix d'or, scène sereine du Bon Pasteur caressant ses brebis, colombes s'abreuvant à une fontaine jaillissante, paisibles paysages plein de plantes, rinceaux et volutes de fleurs et de fruits. Si ce mausolée, où trônent plusieurs énormes sarcophages, n'est probablement pas celui qui abrite le corps de Gallia, - il était initialement voué à Saint Laurent -, nous oublierons l'Histoire et en garderons un inoubliable sentiment de sérénité.
- Tombeau de Dante : la visite s'imposait à la dernière demeure du grand, indomptable poète, esprit universel de tous les temps, Dante Alighieri, père de La Divine Comédie.
-
- La Maison des Tapis de pierres : découverte fortuitement à la faveur de travaux, la " Domus dei Tappeti di pietra " n'est ouverte au public que depuis 2004. nous avons la chance de visiter les vestiges de cette grande villa romaine : le sol de somptueuses mosaïques s'étend sur cinq cents mètres carrés !
-
- Mausolée de Théodoric (19,VIe siècle): monumental et seul édifice de la ville construit entièrement en pierre, il surprend par son énorme masse, et donne une image de la puissance du roi des Goths. Tout autour, le site est en cours de fouilles qui nous en apprendrons peut-être davantage sur l'histoire de ce monument étrange.
- San Appolinario in Classe : la mer s'est retirée depuis bien longtemps de ce lieu où prospérait la cité de Classis, antique port de Ravenne. Seul vestige de la ville, ancrée dans la plaine comme un fier vaisseau, Sant'Apollinario in Classe est la plus grande basilique paléochrétienne. Édifiée par l'évêque Ursicino en même temps que celle de San Vitale à Ravenne, elle fut terminée et consacrée le 9 mai 549 par le même évêque, Maximien. Elle est située dans la zone où l'on s'attend à de riches découvertes: les restes du port, des édifices publics, la grande nécropole, des églises. Dès l'entrée, le regard est conduit, le long de la double rangée de 24 colonnes de marbre, jusqu' à l' admirable mosaïque de l' abside (19, VIe siècle). Sous un ciel bleu-marine constellé de 99 étoiles d'or et d'argent, toute la nature chante sa jubilation. Bucolique paysage : pré d'herbe verte, moutons, oiseaux, oliviers, cyprès, pins, lys, marguerites, avec Saint Apollinaire en prière, le visiteur ne peut se défendre d'une secrète émotion. devant tant de beauté paisible.
26 mai : Ferrare
Au Vème siècle, la ville est déjà installée au-dessus de la plaine du Pô, à l'abri des inondations.
Cité des princes d'Este, elle deviendra, à la Renaissance, une capitale artistique renommée. Les princes y construisent des palais, s'entourent d'artistes, de musiciens, de poètes comme l'Ariosto ou le Tasse, donnent des fêtes somptueuses. Le long des rues tranquilles sillonnées de vélos, dans le centre historique, nous pourrons admirer:
- le Castello Estense : cette extraordinaire forteresse médiévale s'est parée au fil des siècles d'ajouts aimables tels que balustres, loggias, jardins suspendus; cela ne fait pas oublier pourtant les tragédies familiales de la famille d'Este, avec ses affreuses histoires de poison, de meurtres et d'assassinats.
- la Cathédrale : commencée au XIIe siècle, la magnifique façade réunit harmonieusement se des éléments de styles roman et gothique. On y admire l'oeuvre de Nicolo, celle de Cristoforo da Firenze. À l'intérieur, les fresques de Garobalo, les peintures du Guerchin, du Garofalo, de splendides stalles marquetées.
- la ville médiévale : toujours conduits par notre charmante guide, nous allons cheminer par le lacis des vieilles rues où se devinent déjà les projets architecturaux qui se rattachent à la Renaissance. Nous parcourrons ainsi la Via delle Volte , où les maisons sont bordées d'arcades, la Via Savonarola qui, au temps des Princes, était l'une des plus belles de Ferrare. Elle est bordée de palais et de maisons tels que Palazzo Pareschi, à présent siège de l'Università degli Studi. Via delle Scienze, voici le Palazzo del Paradiso, qui abrite la Biblioteca communale Ariosta. Nous noterons au passage le monastère San Antonio in Polestine, le Palazzo Roverella, le Palazzina di Marfisa, la Loggia dei Aranci ... tous ces édifices débordent de trésors: peintures, fresques, sculptures.
- Palais Schifanoia : érigé à partir de 1385, puis agrandi sous Borso d'Este en 1470, le Palazzo Schifanoia – littéralement, en français : chasse-l'ennui, c'est-à-dire "Sans-Soucis"-. abrite des fresques célèbres, véritable anthologie en images de la vie quotidienne de cette époque.
- Palazzo dei Diamanti : commencé en 1492 pour Sigismondo d'Este, c'est un des monuments de la Renaissance les plus célèbres au monde. Il doit son nom aux 12.600 pierres de sa façade, taillées en facettes pour capter la lumière.
- Casa di Ludovico Ariosto : nous n'aurons pas le temps de la visiter, mais la vision de cette belle demeure que le poète qualifiait de " petite mais faite à ma mesure" nous ramène à "l'Orlando furioso" poème qui dépeint et dénonce avec lyrisme la grandeur et les travers de la société de son temps.
27 mai : Urbino , Rimini
Urbino : ville et duché furent gouvernés avec sagesse depuis le XIIe par la famille Montefeltro, jusqu'à ce que l'Église en ait la possession en 1631. Les Ducs furent des mécènes éclairés, ce qui permit à la ville et au duché d'atteindre une grande prospérité et un immense rayonnement artistique. On y a produit de très belles et célèbres céramiques, et les artistes, les savants, les lettrés y fréquentaient le palais ducal. Urbino est la ville natale de Giovanni Santi, père de Raphaël, qui y naquit en 1483.
- Palazzo ducale et Galleria nazionale delle Marche: outre l'architecture de ce splendide édifice, nous visitons le musée installé dans ses murs, et découvrons , en parcourant ces salles décorées par des artistes fameux , les oeuvres de A. Nunzi, Giovanni Baronzio, Cerloda Camerino, Antonio da Pesaro, Girolamo di Giovanni,Carlo Cavelli, Pietro Alemano, Alvizi Vivarini, Giovanni Bellini, Alberto da Ferrara, Melozzo da Forli, Gentile da Fabiano, Pietro della Francesca.
- Casa di Raffaello : le maison, modeste, avec son jardin clos de murs, nous plonge dans l' atmosphère où vécut le grand Raphaël avec Giovanni Santi son père, lui-même peintre. Dans la chambre où il est né, une de ses toutes premières oeuvres: une Vierge à l'Enfant.
Rimini: la visite n'était pas prévue au programme, mais comme nous y passons pour revenir à Milano Maritima , nous y ferons une courte étape, le temps de traverser à pied cette terre des princes Malatesta où restent présents les témoins de 2.000 ans d'histoire. Nous y admirerons le pont de Tibère et l'arc de Triomphe d'Auguste (19,, 27 av. J.C.)
28 mai : marine de Ravenne, Comacchio, Pomposi
Dernier jour ! En route pour Livourne, mais pas sans avoir pénétré dans le mythique Pays de l'Eau, le delta du Pô. Depuis la nuit des temps, la terre y est façonnée par les fleuves - l'Adige, le Renno, le Pô et ses multiples bras, par la mer et par l'homme. Des cités antiques ont disparu sous les flots, d'autres sont apparues, un lacis de canaux tente de réguler les courants, les lits ensablés sont devenus des routes. Les étrusques, les Romains, l'Église, les gouvernants successifs n'ont cessé de lutter pour préserver la terre, et ce ne sera jamais fini...
Le Parc régional du Delta du Pô s'étend sur une partie de cet immense territoire, perpétuellement remanié par les fleuves rois, riche en milieux propices à la flore et à la faune, riche aussi de l'empreinte des hommes.
Nous avons retrouvé notre charmante guide qui nous fait entrevoir, sur le parcours du car, ce qu'est cette étonnante Camargue italienne : marais, canaux, lagunes, habilement exploités par les pêcheurs d'anguilles et les coupeurs de roseaux, en harmonie avec tout un peuple d'oiseaux, dont certains extrêmement rares.
Comacchio : La " capitale du Delta" bâtie sur treize îlots, est sillonnée de canaux. Elle doit sa naissance, sa prospérité et parfois ses malheurs aux activités qui s'y sont développées. Le tourisme et la pêche en marais et en mer constituent ses sources de revenus principales. L'histoire de Comacchio est liée à celle des fleuves et donc aux civilisations qui se succédèrent sur leur parcours: les fouilles archéologiques sur l'emplacement du tout proche Spina, port antique disparu, ont mis à jour de merveilleux vases attiques témoins d'échanges avec la Grèce et l'Orient.
Nous n'aurons, hélas, que peu de temps à consacrer à la visite, juste celui de gravir les marches du Treponti, celles du Ponte degli Sbiri, d'admirer les reflets dans les canaux, de noter la perspective des monuments : églises, tours, clochers qui matérialisent cette étrange cité bâtie entre le double azur du ciel et de l'eau.
Pomposi . Nous y arrivons après avoir traversé la Zone de Bonification Ferrarèse, maillée de canaux drainant les anciens marais. Fondée aux VIe –VIIe siècles par des moines bénédictins sur l'emplacement d'une ancienne cénobie, l'abbaye de Pomposa était autrefois dans une île. Son rayonnement fut immense au XIe et XIIe siècle : le moine Guido d'Arezzo y effectua la réforme musicale de la gamme et donna leur nom aux notes. Dante, Giotto y séjournèrent. Au XIVe, elle étendait sa puissance sur dix-huit diocèses, l'abbé y tenait un tribunal.
Les changements climatiques, avec les grandes inondations changèrent les conditions géographiques et amorcèrent le déclin de Pomposa. La malaria décime les moines, qui sont de moins en moins nombreux. Le monastère sera supprimé par le pape en 1663. Pendant des siècles, les bâtiments sont abandonnés.
À la fin du XIX ème siècle, heureusement, les travaux d'assainissement font disparaître les fièvres, des historiens et amateurs d'art s'émeuvent de la dégradation des lieux. Des campagnes de restaurations sont entreprises et continuent de nos jours.
Nous pourrons nous faire une idée partielle de ce que fut la grandeur de cette abbaye : l'église avec son atrium, les bâtiments conventuels, l'imposant campanile de 48m de haut dressé au-dessus de la plaine, nous les imaginerons dans leur environnement initial, lorsque la mer les entourait.
La beauté des fresques et du sol de mosaïque, la richesse et l'originalité des murs de briques de toutes les nuances du "cotto", les dentelles de pierre incrustées, tout nous parle d'un fabuleux passé et nous fait regretter de passer si peu de temps dans ces lieux chargés d' histoire ....
Livourne , Bastia : Au port, l'heure est venue pour les Amis de ranger les images dans un coin de leur mémoire ; le quotidien empoigne les voyageurs, au revoir !