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Une heureuse accalmie sur le front des intempéries permis a deux douzaines d’Amis du Parc de se retrouver dans le Campoloro et plus précisément à l’Institut National de Recherche Agronomique de San Giuliano.
Accueilli par François Luro, responsable des ressources en génétique, ce dernier se livra à une présentation complète des superbes installations de l’INRA qui, fort d’un effectif de 65 agents, constitue le premier centre de recherche publique en Corse.
Il s’étend sur les deux structures de San Giuliano et de Corte, qui mènent des recherches fondamentales dans le secteur de l’agrumiculture et de l’élevage, en partenariat avec l’Université de Corse, les lycées agricoles et les socioprofessionnels des filières concernées.
François nous rappela que l’INRA possède un panel de compétences en matière d’agronomie, de génétique, de pathologie, de zootechnique et de sciences sociales qui s’inscrivent dans une collaboration poussée avec des organismes équivalent du bassin méditerranéen
Les recherches se mènent de manière conjointe sur les 100 ha du domaine de San Giuliano qui renferme une collection de ressources génétiques « Agrumes » de 1.200 espèces et variétés (19,5ème rang mondial) et un dispositif expérimental chez les exploitants éleveurs sis dans la région Cortenaise.
La genèse de l’établissement de Corse remonte à 1957, année où le Ministère de l’Agriculture et le Commissariat au Plan demandèrent à la SOMIVAC d’étudier la faisabilité d’une station expérimentale d’agrumiculture. L’année suivante, la station sort de terre, gérée sur le plan technique et scientifique par l’Institut des Fruits et Légumes Coloniaux. Quelques années plus tard, la station s’installe sur le domaine actuel et atteint sa vitesse de croisière dans le domaine de la recherche, sous la tutelle de l’INRA.
Il est vite apparu que les problèmes de l’agriculture ne pouvaient être dissociés de la problématique plus vaste du développement de l’intérieur de l’île et notamment de la survie de l’élevage qui en a constitué un des catalyseurs durant des siècles. C’est pourquoi, en 1979, fut créé le Laboratoire de Recherches sur le Développement de l’Elevage de Corte.
Enfin, au milieu des années 80, L’INRA se dote d’un Centre de Recherches placé sous l’autorité d’un Président de centre, assisté d’un Conseil Scientifique, organigramme désormais plus proche des préoccupations et des réalités insulaires.
Avant que de nous ouvrir en grand les portes du domaine, François nous apporta quelques précisions sur sa fonction au sein de la structure dont la finalité est l’étude de la diversité des agrumes et des mécanismes évolutifs ainsi que celle sur les effets des facteurs de l’environnement sur les critères de qualité.
Un bref appui sur une télécommande et la lourde porte, qui séparait les visiteurs du Saint Graal agrumicole, s’ouvrit comme au commandement d’un sésame électronique. Vu le temps imparti, il était inconcevable de visiter l‘intégralité du domaine et Olivier nous proposa deux morceaux choisis :
* le centre d’extraction des graines, pour une production annuelle de 400 kg, doté d’une machine des plus étranges où les agrumes déposés par un tapis roulant sont méthodiquement déchiquetés pour ne recueillir que les pépins qui, une fois lavés subiront un cycle de séchage de quelques jours avant d’être stockés et vendus aux pépiniéristes locaux, en partenariat avec le C.I.V.A.M. bio de la Région Corse.
* la visite de quelques planches d’agrumes savamment alignées, sur lesquelles se côtoient une multitude de variétés formant un kaléidoscope de couleurs chatoyantes ravivées par l’humidité des dernières pluies.
François se plut à nous rappeler que les agrumes, qui se complaisent désormais dans l’île, sont en fait originaires de l’Asie du Sud-est.
A San Giuliano, les recherches se mènent essentiellement sur la clémentine, dans une surface de 13 ha renfermant 1.200 variétés issus de 50 pays différents. La technique relève le plus souvent du porte-greffe et les plants sont suivis méthodiquement quant aux éventuelles infections virales. L’oranger amère ne sert plus désormais de porte-greffe, on lui préfère le Poncirus trifoliata plus résistant et bien adapté au froid.
Cheminant dans des allées d’arbres, alignés comme à la parade, notre hôte nous convia à goûter une kyrielle de fruits aux noms comme aux couleurs des plus exotiques : kumquats, citrons panachés, pomelos, diverses mandarines, cédrats, pamplemousses, combavas, bergamotes, oranges, limes, bigarades, mains de Bouddha,…
La plupart des Amis titubèrent en sortant du domaine, ivres du cocktail de vitamine C distillé au hasard des arbres. Ils rejoignirent tant bien que mal la salle des fêtes de Linguizzetta pour le déjeuner qui fut suivi d’une consultation des adhérents présents par le Président à propos du programme des sorties 2011 qui, pour une fois, était mis au vote parmi un panel de propositions. Une présentation de l’inventaire des fontaines, mené en 2010 dans le secteur Taravu Valincu Sartenais, ponctua fort heureusement l’après-midi où toute activité extérieure devenait problématique vu la pluie qui sévissait sur le piémont du Campoloro.