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En cet ultime dimanche de juin, une cinquantaine de membres de l’Association des Amis du Parc se sont retrouvés sur les bords de l’étang de Diane pour évoquer la grande mutation qu’a connu ce lieu depuis quelques décennies. Le programme initial ne pouvant se dérouler comme prévu, ce fut vers une visite guidée de la tour sise à l’embouchure dudit étang que s’orienta la matinée. C’est sous la conduite de Pierre Girardeau, Président de l’association Alalia et de ses collaborateurs que les participants apprirent que cet ouvrage de la fin du XVIème siècle était déjà évoqué dans la Distinzione delle torre de 1573, sorte d’inventaire des tours littorales à construire ou déjà érigées que firent deux commissaires génois envoyés sur l’île. Le début des travaux se situant en 1579 concomitamment à ceux sa voisine de Merzette située elle, à l’étang d’Urbinu. Six maîtres maçons participèrent au chantier qui fut surveillé par une compagnie de chevau-légers du fort d’Aléria. Les travaux durèrent sept ans, ce qui est relativement long pour ce type de construction et cependant on sait que l’ouvrage n’était pas de très bonne facture notamment quant à la qualité des pierres employées. En 1586, la tour fut enfin terminée et confiée à la garde de deux soldats distraits de la garnison du fort voisin, qui devaient contrôler ou protéger les navires qui venaient s’abriter dans l’étang où y charger des coquillages exportés vers l’Italie et que menaçaient les razzias barbaresques. Nombres de questions furent posées au Président Girardeau et notamment sur le mode de vie des Torregiani, l’armement, la restauration de la tour. Il faut rappeler que celle-ci n’était plus qu’une ruine réduite à un moignon de mur et un tas de pierres il y a quelques années seulement. Le pari de la reconstruire a été relevé par Alalia dont il faut noter le mérite exemplaire d’autant que le coût d’une telle entreprise était bien au delà de ses possibilités financières et que l’immense majorité des pierres fut réemployée à l’époque lors de la construction de la digue sud du grau de l’étang. C’est sous le contrôle d’un architecte des Bâtiments de France que le chantier avance depuis cinq ans pour offrir aujourd’hui un ouvrage qui a dépassé le cordon et qui, in fine, atteindra les sept mètres. A l’issu de la visite le Président Leenhardt, au nom de l’Association, a félicité monsieur Girardeau et ses bénévoles d’Alalia pour l’ampleur et la qualité de leur réalisation.
Après le déjeuner pris sous les ombrages d’une pinède, les participants se rendirent au bord de l’étang d’Urbinu où les attendait monsieur Bronzini de Caraffa, propriétaire-exploitant du lieu, dont l’étang fait partie du patrimoine foncier familial depuis la fin du 1er Empire. Actuellement exploité pour ses coquillages dont la croissance exceptionnelle est due à la présence d’algues planctoniques qui prolifèrent dès le printemps et utilisé aux fins d’aquaculture notamment pour les espèces du loup et de la daurade, ce site superbe, véritable sanctuaire ornithologique, put être observé de l’intérieur depuis une barge que monsieur Bronzini de Caraffa mit gracieusement à la disposition de l’Association. Au terme de cette visite qui nous fit découvrir toute la richesse et la biodiversité de ce havre de paix, nous fûmes conviés à découvrir d’authentiques et précieux documents que notre hôte nous présenta dans une salle de son domicile : livres de comptes, actes de ventes, plans cadastraux, ouvrages écrits par ses ancêtres décrivant la faune aquatique locale, autant de pièces rarissimes qui ravirent particulièrement l’assemblée.
A l’issue de cette journée particulièrement riche en enseignements, rendez-vous fut pris pour fin septembre dans le Giussani pour évoquer le richesse de son patrimoine culturel et religieux.