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Accueillis à la mairie annexe d'Araggio, par le 1er magistrat de la commune Don Pierre PIETRI et ses adjoints Michel Beretti et Francine Nicoli, c’est plus d’une soixantaine de personnes qui avaient répondu à l’invitation à participer à la 6ème nuit de la chouette qui, rappelons-le, est organisée tous les deux ans dans toute la France conjointement par la Ligue de Protection des Oiseaux et la Fédération des Parcs Naturels Régionaux.
Cette manifestation destinée à sensibiliser le grand public des dangers que courent les rapaces nocturnes et à leur présenter les actions entreprises pour les sauvegarder, a été organisée sur l’île par l’Association des Amis du Parc Naturel Régional de Corse et son groupement spécialisé : le Groupe Ornithologique de Corse.
Gilles Faggio et Cécile Jolin firent un brillant exposé sur les mythes et légendes associés depuis la nuit des temps à ces oiseaux qui ont longtemps souffert d’une mauvaise réputation. Souvenons-nous qu’ils étaient fréquemment considérés comme de mauvaise augure et cruellement cloués aux portes des granges en guise d’exorcisme.
Un public attentif put découvrir que la grande différenciation entre les chouettes et les hiboux venait des aigrettes que ces derniers possèdent au sommet de la tête et qui leur donne cette allure pour le moins singulière.
Contrairement à l’opinion courante le sens le plus développé chez cet animal réside dans l’ouïe qui est d’une exceptionnelle acuité du fait d’une dissymétrie dans le positionnement des oreilles qui leur assure une audition stéréophonique des sons.
Leur régime alimentaire varie suivant les espèces qui peuvent être carnivores, piscivores ou même insectivores.
Sur l’île, le plus connu de ces rapaces puisqu’il anime romantiquement nos belles nuits d’été est le petit duc, mais on peut aussi rencontrer des hiboux des marais, des moyens ducs, des chevêches d’Athéna, et des effraies des clochers.
Une foule de questions des plus diverses suivit l’exposé et permit de se rendre compte de l’intérêt porté à ces oiseaux ô combien discrets. En effet, on apprit que leur plumage était tapissé de poils qui leur assurait un vol extrêmement silencieux et leur permettait une approche des proies des plus furtives. On n’insistera jamais assez sur le rôle particulièrement utiles de ces rapaces qui collectent un nombre incalculable de rongeurs.
L’assistance fut sensibilisée aux menaces qui pèsent sur ces espèces comme la suppression des haies et des arbres morts, le trafic routier, la fréquentation touristique, la prolifération des lignes électriques et l’utilisation de pesticides.
Devant l’importance de l’assistance, il fut nécessaire de la partager en deux groupes qui empruntèrent en sens inverse le parcours prévu autour du hameau. Chemin faisant, sous la clarté pâle de la lune montante et bénéficiant d’une douceur printanière désormais affirmée, les participants se montrèrent très attentifs aux hululements qui se répondaient du haut des frondaisons.
Attirés par des moyens sonores reproduisant leur cri, des rapaces survolaient en silence la colonne des marcheurs et ne se distinguaient que par leur silhouette fugace qui traversait gracieusement la voûte étoilée. On réussi parfaitement à apercevoir un petit duc dans le faisceau d’un projecteur qui le suivit quelques secondes magiques dans la sérénité ouatée de son vol.
Au terme de cette promenade, petits et grands se séparèrent sous le charme de cette nuit où leur vision des chouettes et hiboux a manifestement changé, et c’était bien là le but de la manifestation.