Découvrez
également...
Conséquences des incendies de forêt sur la Sittelle corse, oiseau menacé, endémique à la Corse.
Le Groupe ornithologique de Corse de l’Association des Amis du Parc Naturel Régional de Corse a organisé une sortie aux fins d’observer la Sittelle corse dans la forêt territoriale de Tartagine-Melaja qui, rappelons-le, a connu un incendie très important durant l’été 2003.
Le point de regroupement était fixé à 10h30 à l'entrée du Village d'Olmi Capella, la dizaine de participant réunie, nous empruntâmes la D953 qui serpente le cirque de la forêt domaniale jusqu’à la maison forestière au terminus de la route qui surplombe les flots impétueux de la Tartagine.
Laissant les véhicules, nous prîmes la piste montant vers le fond de la vallée et qui trace ses circonvolutions dans un paysage où l’incendie d’il y a deux ans a laissé des marques encore bien visibles : arbres entièrement calcinés, d’autres qui bien qu’apparemment sains peuvent encore potentiellement mourir et –aux dires de l’agent de l’O.N.F. qui nous accompagnait- pour lesquels les mois à venir seront déterminants afin d’émettre un diagnostic quant à leur pérennité, d’autres enfin miraculeusement préservés de la langue des flammes.
L’intervenant de la journée Pasquale Moneglia, nous apprit que le sittelle corse est un oiseau endémique à l’île et dépendant des forêts de Pins laricio, notamment des vieilles futaies. Il s’avère qu’en 2000 et 2003 les forêts de cette essence ont particulièrement été parcourues par le feu et la Sittelle corse dont l’effectif total est inférieur à 3000 couples, se trouve désormais grandement menacée car elle voit sont habitat se fragmenter et diminuer de superficie en raison de la perturbation majeure que représente le feu.
Chemin faisant nous tentâmes d’observer le passereau, qui rentre à présent dans sa période de reproduction, au sein de chandelles (19,parties basses du tronc encore debout) de laricio, mais soit qu’il se montrait craintif, soit qu’il en était absent, nous ne pûmes entrapercevoir le moindre représentant du volatile tant convoité.
Voilà bien la preuve de la raréfaction de l’espèce –du moins aux abords de la piste- qui, même si elle profite des arbres incendiés pour y bâtir sa loge, souffre néanmoins du passage du feu qui vraisemblablement détruit les fûts morts qui l’abritent et qui sont particulièrement combustibles.
Nous nous rendîmes quasiment au terminus de la piste forestière qui se dirige vers le sud-ouest jusqu’à la punta di Sordali, pour faire une pause déjeuner bien méritée.
A la fin de celui-ci, nous dûmes revenir sur nos pas sous une pluie fine que la montagne versait sur les intrus du jour, et profitant d’une accalmie providentielle nous décidâmes de progresser en sens inverse sur la nouvelle piste que l’O.N.F. ouvre dans le secteur. Lors, le miracle s’accomplit pour les persévérants randonneurs qui purent enfin contempler de près et suffisamment longtemps une superbe sittelle au sommet d’un vieux laricio.
Un participant disposait de surcroît d’une lunette performante et nous permit de discerner mille détails gracieux de l’oiseau qui semblait poser pour ses admirateurs.
Au retour, cerise ailée sur le gâteau de la journée, nous eûmes le loisir d’apercevoir un gypaète barbu qui planait harmonieusement sur les crêtes du Monte Padru.
Une journée dont le terme nous récompensa au centuple des efforts accomplis sous les futaies incendiées de la forêt de Tartagine-Melaja.