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Animateur : F.Pomponi
C’est sur le thème éminemment riche d’une page de l’histoire de la Castagniccia, que l’association avait convié ses adhérents en ce dernier dimanche d’octobre, devant l’église Saint Jean-Baptiste de la Porta.
La plus célèbre des églises baroques de l’île, construite aux alentours de 1648 et agrandie vers 1680, flanquée de son original campanile à cinq étages, s’est transformée pour la circonstance en lieu d’une conférence animée par Francis Pomponi. Environné du lourd décor de stuc et de camaïeu, près du superbe maître-autel et sous l’imposant orgue classé de style italien datant de 1780, l’historien a brossé un brillant panorama de l’histoire de la Castagniccia, notamment durant la période comprise entre le XVIIème et le XIXème siècle, moments particulièrement troubles où l’horreur des guerres côtoyait paradoxalement le sublime des lieux de foi.
Quelques minutes d’une route sinueuse au sein d’un flamboiement automnal des ramures dans l’immensité de la mer de châtaigniers et les participants se retrouvèrent au couvent voisin de Saint Antoine de Casabianca.
Fondé en 1420 sur un col devenu un important carrefour routier, c’est en ce lieu que Pascal Paoli fut élu général de la nation au cours de la Consulte du 14 juillet 1755. Plus tard, en 1797, c’est toujours là qu’Agostino Giafferi fut choisi pour chef d’un soulèvement contre la République et ses persécutions religieuses. C’est à cette époque que l’on prescrit l’interdiction formelle d’enterrer les défunts au cœur des édifices religieux, mais l’inexorable destruction du couvent permit de perpétuer cette pratique jusqu’à nos jours et les récents travaux de restauration durent tenir compte de cet état de fait. Il faut noter que l’orgue précédemment remarquée à la Porta avait initialement été prévu pour ce lieu et transféré durant la Convention par le commissaire Salicetti, suite aux dommages subis par l’édifice de destination originel.
Un déjeuner sur l’herbe permit une pause particulièrement appréciée en ce lieu chargé d’histoire.
L’après-midi, les membres de l’association se rendirent à l’ancien couvent d’Orezza, connu aussi sous le nom de convent de Piedicroce. Fondé par les Franciscain en 1485, il fut le théâtre de nombreuses consultes comme celle de 1731 où l’on y discouru de la légitimité du soulèvement contre l’occupant génois et celle de 1735 où l’on vota des résolutions en faveur de l’indépendance du royaume et l’adoption d’une Constitution. Le jeune Bonaparte encore inconnu y aurait rencontré Pascal Paoli en 1790, puis le lieu saint –comme beaucoup d’autres- fut désaffecté durant la Révolution. Beaucoup plus tard il sera détruit du fait de la guerre, en 1943. Le couvent Saint François est aujourd’hui dans un état de délabrement tel, que sa pérennité est dangereusement compromise et le brouillard qui s’accrochait aux vieilles pierres véhicula l'inéluctable accent de nostalgie sur lequel les membres se séparèrent en fin d’après-midi.