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Arpenter le superbe chemin douanier qui serpente le littoral de Macinaggio à Barcaggio, tel était le programme du jour proposé par l’Association en ce dimanche de février.
Toute la randonnée s’est déroulée dans le périmètre géré par le Conservatoire du Littoral et des Ouvrages Lacustres, qui a entrepris d’appliquer à l’endroit la réglementation type des sites naturels protégés, ensemble de règles sévères mais entièrement nécessaires à la préservation de ce site remarquable.
Ainsi, il fut rappelé aux participants qu’il fallait adopter un comportement respectueux des paysages, de la flore et de la faune, que le camping, les bivouacs, les feux, les dépôts de déchets, et la circulation des véhicules à moteurs étaient formellement interdits.
Partant de la marine de Macinaggio encore endormie, on doubla a Punta di a coscia pour se retrouver dans l’écrin de sable de la baie de Tamarone. Le chemin, entre mer et maquis épousait les formes adoucies du relief et quel émerveillement des sens quand des frondaisons s’avoisinaient les fragrances mêlées du lentisque, du chêne vert, du romarin, de l’arbousier, du genévrier, du myrte, du ciste, de la bruyère, colportées par le souffle léger de la brise matinale qui irisait les flots d’une Tyrrhénienne semblant s’impatienter de rencontrer sa cousine Méditerranée, désormais toute proche.
Le sentier s’enfonçant un peu dans les terres, nous fit passer sous Monte di a guardia qui, comme son nom l’indique, servait vraisemblablement de vigie à nos lointain ancêtres. A quelques encablures, les îles Finocchiarola s’éveillaient lentement dans un flamboiement de lumière, zébré par les vols entrecroisés de myriades d’oiseaux marins.
Il faut savoir que ces îles constituent une réserve naturelle où l’accès est fortement réglementé et qui abritent –entre autres- le trop rare goéland d’Audouin, son homologue leucophée, le cormoran huppé, le puffin cendré, le martinet pâle et à ventre blanc, qui y nichent en toute tranquillité ainsi que des plantes rares comme la plus petite marguerite d’Europe.
Au débouché d’un chemin, le promeneur ne peut être qu’happé par la vision de la tour Santa Maria Chiapella qui lui présente son meilleur profil. Cette tour « les pieds dans l’eau » a été édifiée en 1549 sur un plan à deux étages qui lui fait atteindre 17 mètres et qui la place au rang des plus hautes de Corse.
Non loin de là, un petit crochet permit d’admirer la touchante chapelle romane à double abside de Santa Maria, alanguie dans des prés constellés d’asphodèles et bercée depuis des siècles par le flux et le reflux tout proche.
Désormais, la fin des terres pouvait s’entrapercevoir au loin, prolongée par l’île de la Giraglia qui pourrait donner une leçon de grammaire aux migrations ailées en mettant un point au I du Cap.
Une dernière ascension nous amena à la tour d’Agnello qui domine la baie de Barcaggio et qui fait face à sa consœur de la Giraglia.
En ce lieu battu par tous les vents, face aux îles toscanes, où les bleus de la palette marine se mélangent à ceux de l’azur, il n’y eut parmi nous pas un seul qui ne s’émut d’une telle beauté et le chemin du retour ne ramena à Macinaggio que des randonneurs transfigurés