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Bravant un froid glacial, accentué par le vent cinglant qui sillonnait les gorges du Golo, un groupe d'irréductibles passionnés d'ornithologie s'était donné rendez-vous au pont de Castirla, point de ralliement de la journée.
Quelques kilomètres plus haut, à hauteur des bergeries de Suturnaghio, les participants prirent position sur les hauteurs surplombant la Scala di Santa Regina.
De ce promontoire, surplombant un fleuve impétueux, parcouru par des draperies de brouillard apportant des touches fantasmagoriques, hanté par les hurlements lugubres du vent, tout donnait des accents Wagnériens à l'imposant défilé.
Les participants escomptaient principalement pouvoir observer des gypaètes barbus, dont l'envergure peut avoisiner les trois mètres et qui ne subsistent plus que pour une dizaine de couples dans l'île, suivis par les agents du Parc Naturel Régional de Corse. Ils nichent dans les parois rocheuses généralement entre 1.000 et 1.700 mètres d'altitude et se nourrissent principalement d'ossements de vertébrés ingurgités entièrement ou brisés sur des aires de cassage et qu'ils digèrent aisément grâce à leur puissant sucs digestifs.
Le Gypaète barbu vit toujours seul ou en couple. Les parades nuptiales et les accouplements se déroulent entre novembre et janvier. Un seul petit s'envolant à la fin de l'été et devenant adulte à l'âge de 7 ans.
La diminution conséquente des mouflons et des ovins errant dans la montagne explique en partie sa raréfaction. Dans la région, le Parc Naturel Régional de Corse leur assure un minimum de nourriture en apportant des cadavres d'animaux au col de l'Arinella qui fait correspondre le Niolu avec la haute vallée du Tavignano.
Après une longue attente, l'assistance put tout de même apercevoir, sur les hauteurs de Pinerole, des aigles royaux dont les gracieuses évolutions semblaient se jouer pour ne pas dire profiter de ces conditions éoliennes dantesques. Jumelles et longues-vues permirent de bien discerner les détails du plumage caractéristique de leur espèces.
En milieu d'après-midi, le froid eu raison du courage des membres présents qui se promirent néanmoins de revenir l'année suivante pour encore une fois tenter d'observer le plus grand volatile corse.