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Chaque année au mois de janvier, l’ensemble des zones humides d’Europe (19,baies, estuaires, zones humides littorales, plaines alluviales, fleuves, plans d’eau, marais, deltas et carrières en eau) sont arpentés par des ornithologues qui dénombrent l’ensemble des oiseaux d’eau : c’est le comptage international d’oiseau d’eau « Wetlands », qui a débuté pour la première fois en 1967, d’abord sous les auspices du BIRS (19,Bureau International de Recherche sur la Sauvagine), puis du BIROE (19,Bureau International de Recherche sur les Oiseaux d’Eau et les Zones Humides) et enfin, de Wetlands International.
Ce gigantesque comptage mobilise chaque année des milliers d’ornithologues amateurs ou professionnels et permet d’identifier les principaux sites d’hivernage, sites d’étape importants pour de nombreuses espèces. Rappelons qu’à la seule échelle de la France, le flux annuel des oiseaux d’eau hivernant sur l’ensemble des zones humides représente en moyenne 2,5 millions de canards, oies, foulques, mouettes et autres grèbes.
L’estimation de la taille des populations de chaque espèce d'oiseaux d'eau constitue un des objectifs de ces comptages : les données collectées alimentent les banques de données nationale et internationale de Wetlands International, mais aussi notre base régionale, permettant d’évaluer les tendances des effectifs, ainsi que la distribution des populations et leurs évolutions.
Par ailleurs, ces comptages fournissent des informations sur l’importance relative des sites d’hivernage. Ces informations sont essentielles à l’identification des sites prioritaires pour la conservation, notamment par l’application de seuils numériques sur le nombre d'oiseaux.Dans l’Union Européenne, ces zones ont vocation à être désignées en Zones de Protection Spéciales (19,ZPS) au titre de la Directive Oiseaux de 1979, et gérées de manière adéquate pour permettre le maintien des populations d’oiseaux qui ont justifié leur classement.
Les données de comptage sont donc à la base de l’inventaire du réseau des sites ornithologiques majeurs à protéger en priorité.
Commencé en petit comité la veille dans le secteur de l’extrême sud, c’est le dimanche 14 janvier, par une température printanière qui n’est peut-être pas sans conséquence sur la fréquentation des différents sites visités, que nombre d’adhérents, de volontaires ornithologues confirmés ou simplement du jour, de salariés et d’administrateurs de l’association encadrés par deux sommités en la matière : Bernard Recorbet de la D.I.R.E.N. et Jean-Claude Thibault du Parc Naturel Régional, se répartirent sur les différentes zones humides de la plaine orientale.
Un premier chiffre impressionne déjà, c’est le nombre d’oiseaux identifiés qui approche les six mille.
Ils se répartissent comme suit :
* Secteur Golfe de Figari : 119 oiseaux
* Secteur Etang de Santa-Giulia : 37 oiseaux
* Secteur Delta du Stabiacciu et Marais salants : 889 oiseaux
* Secteur Etang de Palo : 1.822 oiseaux
* Secteur Etang de Gradugine : 186 oiseaux
* Secteur Tavignano : 49 oiseaux
* Secteur Etang d’Urbinu : 2.033 oiseaux
* Secteur Etang de Diane : 475 oiseaux
* Secteur Etang de Terrenzana : 89 oiseaux
Les espèces les plus fréquentes selon les lieux sont :
* Secteur Golfe de Figari : Vanneau Huppé
* Secteur Etang de Santa-Giulia : Grèbe castagneux
* Secteur Delta du Stabiacciu et Marais salants : Goéland leucophée
* Secteur Etang de Palo : Goéland leucophée
* Secteur Etang de Gradugine : Vanneau Huppé
* Secteur Tavignano : Héron garde bœufs
* Secteur Etang d’Urbinu : Grand cormoran
* Secteur Etang de Diane : Grand cormoran
* Secteur Etang de Terrenzana : Foulque macroule
Enfin les espèces se répartissent comme suit, sur l’ensemble des sites :
* Goéland leucophée : 1.440 oiseaux
* Grand cormoran : 1.113 oiseaux
* Vanneau huppé : 954 oiseaux
* Foulque macroule : 676 oiseaux
* Grèbe huppé : 472 oiseaux
* Mouette rieuse : 215 oiseaux
* Canard siffleur : 151 oiseaux
* Aigrette garzette : 91 oiseaux
* Héron garde bœufs : 72 oiseaux
* Sterne caugek : 72 oiseaux
* Grande aigrette : 66 oiseaux
* Flamant rose : 58 oiseaux
* Héron cendré : 47 oiseaux
* Sarcelle d'hiver : 46 oiseaux
* Canard chipeau : 45 oiseaux
* Grèbe cou noir : 31 oiseaux
* Grèbe castagneux : 29 oiseaux
* Poule d'eau : 24 oiseaux
* Canard colvert : 17 oiseaux
* Bécassine des marais : 14 oiseaux
* Cormoran huppé : 11 oiseaux
* Fuligule milouin : 10 oiseaux
* Martin-pêcheur d'Europe : 7 oiseaux
* Harle huppé : 6 oiseaux
* Busard des roseaux : 6 oiseaux
* Balbuzard pêcheur : 6 oiseaux
* Canard pilet : 5 oiseaux
* Chevalier guignette : 5 oiseaux
* Râle d'eau : 5 oiseaux
* Grèbe à cou noir : 2 oiseaux
* Canard souchet : 2 oiseaux
* Courlis cendré : 1 oiseau
* Busard saint martin : 1 oiseau
C’est dire l’extrême diversité de plumages, de cris et d’allures de vol, rencontrée ça et là, au sommet d’une dune, au grau d’un étang, sur le miroir ridé d’un marécage, dans des voltiges défiant l’imagination ou dans la quiétude d’une roselière. On se plut à songer qu’au même moment des millions d’autres volatiles sont consignés pareillement sous d’autres latitudes, tout cela pour concourir à mieux connaître ceux qui, s’appuyant si gracieusement sur l’éther, font des rêves que nous ne pourrons jamais approcher.