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Eole était grandement courroucé ce samedi, pour accueillir les participants à cette journée d’observation et de comptage du milan royal sous le ciel lumineux de Balagne, aux alentours de la retenue hydraulique de Codole.
Ce rapace, facilement reconnaissable à sa queue fourchue de couleur gris-rouille, à sa belle envergure qui n’est pas loin d’atteindre le mètre quatre-vingt est bien représenté en Corse puisque sa population est estimée entre 200 et 270 couples nicheurs, soit plus de 80% des populations insulaires de Méditerranée.
Par contre, Il est en déclin quasi général dans toute l’Europe, ses effectifs se maintiennant dans quelques régions grâce à des programmes de conservation (19,Pays de Galle, Suisse,…) ou grâce à la persistance de pratiques traditionnelles d’élevage (19,Suisse, Corse,…). En 2006, un programme de surveillance de la population de Milan royal en Corse a été relancé par l’AAPNRC/CEN-Corse, grâce à son intégration dans la convention pluriannuelle liant l’association et la DIREN Corse.
L’Association des Amis du Parc collabore à une campagne de repeuplement du milan royal en Toscane, dans le cadre d’un programme LIFE Nature en collaboration avec la Direction Régionale de l’Environnement et le Parc Naturel Régional de Corse.
Cinq jeunes milans de Corse ont donc ainsi été prélevés dans des nids et relâchés en Italie. Ce programme devrait être reconduit durant plusieurs années, à raison de 10 jeunes par an, pour développer les chances de réussite de l’implantation d’une population stable en Toscane.
Après une phase d’acclimatation en volière, les oiseaux sont bagués, équipés pour certains de moyens de localisation et relâchés dans un environnement très semblable à celui qu’ils connaissaient sur l’ïle.
Rappelons qu’en 1975 des passionnés de chasse introduisirent un couple de lapins de garenne dans la plaine de Belgodère. Il se multiplia avec la vigueur qui caractérise cette espèce au point de constituer de nos jours un véritable problème, les lapins rongeant les racines, les écorces, détruisant les prairies, les cultures de céréales fourragères et les luzernières destinées à l'alimentation des brebis, s'attaquant aux jeunes plants d'oliviers et autres arbres et arbustes.
Le Milan royal quant à lui, n’a rien contre cette prolifération de léporidés et même y trouve son compte, témoin la cinquantaine de couples qui planent à l’affût d’un sauté de lapin, sur la vallée du Reginu !
Les 16 participants se séparèrent en plusieurs groupes qui s’égayèrent dans les environs de la retenue de Codole, sur laquelle une véritable houle cap-hornière balayait la surface habituellement sereine du plan d’eau, au point de nécessiter le regroupement de la flotte des goélands leucophée dans un havre précaire sous une éminence rocheuse.
Ces conditions ne facilitèrent en rien l’observation des rapaces en vol et la chance de les voir construire leur habitat. Néanmoins, huit nids supposés (19,dont cinq nouveaux) furent entraperçus.
Un balbuzard, dont le plan de vol pour Scandola avait été refusé par les autorités aviaires, ne put même pas se consoler en pêchant quelques truites pour tromper son ennui.
Bien que situé généralement en falaise, un nid de grand corbeau fut remarqué sur un chêne, mais nous ne pûmes savoir si le dialogue de La Fontaine put être perpétué depuis, avec un vulpes balanin !
Un nid d'épervier et un nid de buse furent aperçus à distance respectueuse, chacun ne voulant montrer à l’autre les secrets ancestraux de la savante construction de son logis.
Maigre récolte de renseignements mais récolte quand même. Les intervenants des Amis du Parc : Cécile, Gilles Damien et Tony devant revenir très prochainement pour le recensement et le prélèvement des juvéniles.
Transis de froid, les participants s'abritèrent à l’abri d’un vieux moulin où deux nids d'effraie furent décelés, surplombant un terril de rejections. Les Amis purent alors se réconforter et se sustenter en buvant le verre de l’amitié et partageant nombre victuailles, tout aussi douillettement que des jeunes milans dans leur nid.
Pour ceux qui veulent approfondir la question, les rapports des années précédentes sont téléchargeables, sur le site des l’Association, à l'adresse suivante : http://www.amis-du-parc-naturel-corse.org/parc-naturel-corse/travaux.php